La Verpillière 2022

| décembre 9, 2022

Sortie à la Verpillère le 5 décembre 2022

Ce dimanche (7h30,1°C), un groupe de 9 adhérents très optimistes, participent à la sortie. Pour le covoiturage, nous décidons d’utiliser 3 véhicules, il faudra de la place pour rapporter nos trouvailles. Les coffres des voitures vont être pleins au retour ! Les paléontologues SMPD confirmés en sont absolument convaincus, les apprentis débutants, piaffent alors d’impatience et de bonheur.

La météo incertaine, ne ternira pas notre enthousiasme. Le soleil est dans notre cœur assure Mireille.

Le voyage jusqu’à la Verpillère se déroule tranquillement. A l’arrivée sur le site la pause réglementaire café-gâteau est hâtée tant l’envie de commencer à prospecter est grande.

L’organisation est simple, il faut unir ses efforts. Sur les monticules de déchets de mines non exploités, les trous devant nous, déjà visités seront agrandis et à nouveau explorés. Les uns creusent, les autres évacuent les blocs, trient, observent. La récolte commence à des profondeurs très différentes (de 1 à 2m).

Sous une humidité, toute relative, la cueillette, entrecoupée par une petite pause déjeuner est carrément magique. Les ammonites du Toarcien ; les « Ceras » sont là, elles nous attendaient par dizaines… par centaines ?? individuelles, dégagées, cassées, entières, en amas emprisonnées dans des blocs de calcaires à oolithes plus ou moins ferrugineux (Hildoceras, Harpoceras…). On trouve également de fins rostres de Bélemnites, des nodules de fer …

Le site de la mine de La Verpillère est extrêmement riche en beaux fossiles. Exceptions faites pour des « Ah, Oh, OhOh, Woah, Jolie », il n’est pas de mots pour décrire l’émotion.  Le sourire et les yeux pétillants des camarades témoignent d’une certaine euphorie.

Le manque de lumière et de lampe frontale nous obligent à écourter nos recherches. Nous reviendrons, mieux équipés (lumières, bâches, sacs, pelles…).

Le bilan de la sortie est extrêmement positif.

Effectivement, les trouvailles s’accumulent. Les coffres des voitures se remplissent.

Que dire de la météo, incertaine lors de notre départ ? Pluie ? Non ? Oui ? Un peu ? Les avis divergent, nous étions trop occupés pour y songer. Nous avons largement profité d’un bain de boue de la tête au pied.

Nous avons une pensée et un grand respect pour les coffres de véhicule (et leurs propriétaires) qui accueillent et transportent sans broncher boue, blocs, blousons, pantalons, chaussures…trempés.

Le groupe remercie Philippe L. pour avoir organiser et diriger cette sortie exceptionnelle. Jacques, notre président nous honoré de sa présence.

Philippe, Jacques, Thierry, Nathan, Louis et Mireille, Martine, Olga, Odile.

Un peu de Paléogéographie.

Le Jurassique est une période qui s’étend de 201 à 145 Ma (millions d’années) avant le présent. Il est divisé en Jurassique inférieur, de 201 à 174 Ma,Jurassique moyen, de 174 à 163 Ma, et Jurassique supérieur de 163 à 145 Ma. Les géologues utilisent parfois les dénominations de Lias, Dogger et Malm pour les désigner, mais elles ne sont pas officielles.

Durant la période précédente, le Trias, la grande chaîne hercynienne s’est érodée et la mer, venue de l’Allemagne, s’est avancée jusqu’en Lorraine, puis a recouvert le bassin parisien. Elle s’est ensuite retirée, si bien que la France est restée totalement émergée.

La mer revient dès le début du Jurassique et recouvre tout, sauf les vestiges de la chaîne hercynienne que sont le Massif armoricain, les Ardennes et le Massif central. Des sédiments se déposent alors, en particulier des calcaires, qui se forment exclusivement dans l’eau. Ceux du Jura ont donné leur nom au Jurassique.

Le Toarcien est le dernier étage du Jurassique inférieur (Lias). Ce terme est dérivé de Toarcium, nom latinisé de Thouars dans les Deux-Sèvres,

Le stratotype de cette étage situé à Thouars (France) comprend une formation sédimentaire d’origine marine très riche en fossiles avec notamment plus de 80 espèces d’ammonites, des foraminifères, des ostracodes, des lamellibranches, des gastéropodes…
Le Toarcien de Thouars est composé par la succession lithostratigraphique suivante : grès, calcaire bioclastique à oolithes ferrugineuses, calcaire argileux, marnes
.

Au Toarcien, le climat très chaud a sans doute permis une telle prolifération d’organismes que tout l’oxygène a été « consommé » par la matière organique en décomposition. La matière restante, non oxydée, a pu se déposer dans les marnes et se transformer éventuellement en pétrole.

Mais pourquoi faisait-il si chaud ? On attribue cet évènement à une importante activité volcanique ayant accompagné la fragmentation du Gondwana, le supercontinent qui regroupait les terres de l’hémisphère Sud. Il s’agit du magmatisme du Karoo en Afrique australe et du Ferrar en Antarctique. Dans la chaîne transantarctique, les intrusions de magma sont datées de 183 à 177 Ma, ce qui correspond à une grande partie du Toarcien. Les volcans ont dû rejeter une importante quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, augmentant par effet de serre additionnel des températures qui étaient déjà élevées.

 Cet événement anoxique océanique a entraîné la disparition de 35 % des espèces marines. Il y en aura d’autres durant le Crétacé.

Durant le Lias, même le Massif central se retrouve immergé, sauf les Cévennes. C’est à la fin du Toarcien, de 183 à 174 Ma, que se dépose le minerai de fer qui fera la fierté de la Lorraine : la minette. La région est alors immergée, juste au sud du Massif ardennais. Celui-ci est soumis à une intense érosion à cause du climat chaud et humide. Les cours d’eau transportent des ions ferreux libérés par l’altération des roches, lesquels précipitent en hydroxydes de fer à leur embouchure. Il se constitue des petites sphérules liées entre elles par un ciment calcaire.

Plus prés de chez nous, Les mines de fer des environs de La Verpillière et de Saint-Quentin-Fallavier ont indirectement fourni de très belles ammonites, incluses dans la roche oolithique exploitée à l’époque.

 Les exploitations sont fermées de longue date, mais les haldes sont toujours accessibles et attirent encore de nombreux amateurs paléontologues en quête de beaux fossiles toarciens.

La carrière de la société Lafarge SA, située à Belmont-d’Azergues (Rhône), est l’un des plus beaux gisements d’ammonites du Jurassique inférieur. Le Toarcien y est fortement représenté avec en particulier une abondance d’Hildoceras bifrons qui en est le marqueur. On trouve également nombre de Lytoceras cornucopia, de Grammoceras, de Pseudogrammoceras, d’Harpocera, d’Hammatoceras et d’Haugia.

Sous-étages, zones, sous-zones et horizons d’ammonites

Étage

Sous-étage

Zone

Sous-zone

Horizons

Toarcien supérieur Aalensis Lugdunensis Buckmani
Lugdunensis
Mactra Celtica
Mactra
Tectiforme
Pseudoradiosa Pseudoradiosa Pseudoradiosa
Levesquei Munieri
Dumortieri
Dispansum Gruneri Gruneri
Insigne Pachu
Cappucinum
Bonarelli Fallaciosium Fallaciosium
Fascigerum Fascigerum
Thouarsense Thouarsense
Doertense
Bingmanni Bingmanni
moyen Variabilis Vitiosa Vitiosa
Illustris Phillipsi
Illustris
Variabilis Variabilis
Bifrons Bifrons Semipolitum
Bifrons
Apertum
Lusitanicum
Sublevisoni Tethysi
Sublevisoni
inférieur Serpentinum Falciferum Douvillei
Pseudoserpentinum
Elegantulum Strangewaysi
Elegantulum
Tenuicostatum Semicelatum Semicelatum
Tenuicostatum
Crosbeyi
Paltus Paltus

 

La durée moyenne d’un horizon, estimée par Gabilly en 1973, de l’ordre de 200 000 ans6 est confirmée dans le cadre actuel de la durée révisée du Toarcien (8,6 millions d’années) et du nombre d’horizons (34) de l’étage.

 

Source : Actualités geologiques, la France au jurassique. Wikipédia

 

 

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